Paris, le 13 juillet 2023 – Vaste sujet que celui de l’entretien d’embauche : tout le monde est passé par là, et pourtant, assez peu de personnes sont véritablement à l’aise avec l’exercice. Entre des attentes pas toujours bien exprimées, des attitudes mal interprétées, des réponses que l’on peine à apporter… L’entretien d’embauche serait-il le festival des malentendus entre chercheurs d’emploi et recruteurs ? A quoi ressemble un entretien idéal pour les candidats et les recruteurs ? Ce sujet a fait l’objet d’une récente étude d’Indeed en collaboration avec OpinionWay, dont voici les principaux enseignements.
59% des candidats sentent que les recruteurs et les candidats n'ont pas les mêmes codes pour communiquer
Si plus de 80% de l’ensemble des répondants estiment qu’il est facile de communiquer avec son interlocuteur lors d’un entretien d’embauche, 59% des candidats confient cependant avoir le sentiment que les recruteurs n’ont pas les codes pour bien communiquer avec eux (un avis partagé par 60% des recruteurs eux-mêmes !). 29% des chercheurs d’emploi disent d’ailleurs avoir du mal à adopter les mêmes codes ou à avoir le même ton que leur interlocuteur lors d’un entretien.
Les candidats rapportent que certaines situations compliquent la communication, comme le fait d’avoir plusieurs interlocuteurs au lieu d’un seul (pour 73% des candidats) ou de parler avec un responsable RH ou un DRH plutôt que son futur manager (pour 55% d’entre eux). Les différences de génération peuvent aussi être déstabilisantes : 44% des candidats pensent communiquer moins bien avec un recruteur de moins de 35 ans, et 36% ont ce ressenti devant un recruteur de plus de 45 ans.
A l’inverse, 83% des candidats se sentent rassurés quand l’entretien se déroule dans les locaux de l’entreprise plutôt qu’en visioconférence, et 60% apprécient lorsque les recruteurs font preuve d’humour en faisant par exemple des blagues lors de l’entretien ou dans les messages échangés. 50% trouvent rassurant d’être tutoyés d’emblée, alors que seuls 24% des recruteurs se permettent une telle approche.
Les jeunes candidats sauraient-ils moins bien se comporter en entretien ?
Les recruteurs ont parfois plus de difficulté à échanger avec les plus jeunes générations : 76% estiment que les jeunes candidats ont une attitude trop détendue et qu’ils ne savent pas communiquer avec des recruteurs, et 86% trouvent qu’ils osent davantage exprimer leurs attentes aujourd’hui qu’il y a quelques années. Les chercheurs d’emploi de moins de 35 ans sont en effet 68% à se sentir plus à l’aise que leurs prédécesseurs pour exposer leurs attentes aux recruteurs.
Le flou n'est bon pour personne
30% des candidats disent avoir du mal à se montrer confiants lors de l’entretien. Certains expriment peu ce qu’ils attendent de leur travail, y compris pour des sujets aussi déterminants que la rémunération.
10% attendent que le recruteur prenne l’initiative d’aborder ce sujet, alors que 94% des recruteurs estiment que le chercheur d’emploi doit être proactif sur cette question – même si 24% préfèrent tout de même que le candidat demande ce qui est prévu par l’entreprise pour ce poste, plutôt que d’exposer ses prétentions salariales.
Les recruteurs considèrent à 85% qu’il est compliqué de bien communiquer avec un candidat qui n’ose pas aborder certaines questions importantes pour lui (comme la rémunération, l’accès au télétravail, les congés dont il bénéficiera etc.), et 71% trouvent que les chercheurs d’emploi n’osent pas assez le faire. 67% estiment d’ailleurs qu’ils ont déjà fait une ou plusieurs erreurs de recrutement car le(s) candidat(s) n’avai(en)t pas posé assez de questions pendant l’entretien d’embauche.
Le flou ne profite pas davantage aux chercheurs d’emploi, qui en s’auto-censurant prennent le risque d’accepter un travail dans des conditions qui ne leur conviendront pas.
51% des recruteurs admettent d’ailleurs qu’il leur arrive de profiter de l’embarras des candidats pour ne pas aborder certains sujets importants, entretenant donc un certain flou qui pourrait s’avérer contre-productif. 61% des chercheurs d’emploi trouvent d’ailleurs que les recruteurs ne leur donnent pas suffisamment la possibilité de s’exprimer sur les sujets qui comptent pour eux.
Tout semble finalement être une question de “dosage” lors de l’entretien, 90% des recruteurs considérant qu’il est difficile de communiquer avec un candidat réclamant des avantages qui ne sont pas prévus par l’entreprise. Les candidats sont donc invités à oser s’exprimer, mais pas jusqu’à déplaire ! Un exercice d’équilibriste dans lequel ils se perfectionnent tout au long de leur carrière, 85% des chercheurs d’emploi de plus de 35 ans déclarant oser davantage exprimer leurs attentes qu’au début de leur vie professionnelle.
Méthodologie
L’étude a été menée par OpinionWay pour Indeed en juin 2023 auprès de :
637 salariés “chercheurs d’emploi” (en emploi et qui recherchent activement ou passivement un nouvel emploi) issus d’un échantillon représentatif de la population des salariés des entreprises privées de 20 salariés et plus en France ;
et 547 salariés “recruteurs” (salariés qui encadrent au moins une personne et participent au processus de recrutement dans leur entreprise)issu d’un échantillon représentatif de la population des salariés des entreprises privées de 20 salariés et plus en France.
Les deux échantillons ont été constitués selon la méthode des quotas au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de secteur d’activité, de taille d’entreprise et de région d’implantation.