Dernières actus

Job crafting : faire du sur-mesure avec son poste !. Julie Asselin, Responsable Marketing chez 365TalentsEt si l’… voir

Neuf entreprises européennes sur dix comptent sur une aide extérieure pour la paie. La rapidité et l’efficacité… voir

Le Workocooning pour réconcilier travail et bien-être. Tout au long de la crise sanitaire, l’impact du confinement… voir

Par Jim Detert, Darden School of Business (University of Virginia)

Il n’existe aucun gène, rare ou magique, responsable du courage. Les personnes courageuses le sont indépendamment de leur genre, origine ethnique, nationalité, foi, salaire, ou de quelque autre paramètre que ce soit. En réalité, il n’y a aucune différence fondamentale entre les personnes qui saisissent la moindre occasion de faire preuve de courage et celles qui ne le font pas. Nous devons donc nous défaire du mythe selon lequel les autres ont plus de facilités que nous, et commencer à nous soumettre aux mêmes normes d’action que ceux que nous admirons ou que nous considérons comme nos héros. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons tous apprendre à être plus courageux, que ce soit dans notre vie privée ou dans notre vie professionnelle.

Une grande partie de mes recherches porte sur le courage au travail, et comme je viens d’écrire un livre (Choosing Courage: The Everyday Guide to Being Brave at Work) sur le sujet, je souhaitais partager avec vous quelques pistes de réflexion pour être plus courageux au travail.

1. Ce n’est pas parce que vous avez peur que vous ne pouvez ou ne devez pas faire preuve de courage. Cela signifie simplement que la situation est propice à un acte courageux.

Nous devons accepter le fait que le courage consiste justement à agir malgré nos peurs. Alors, que redoutent les gens qui hésitent à faire preuve de courage au travail ?

Ce qui vient d’abord à l’esprit de la plupart des gens, ce sont les risques économiques ou professionnels. Nous avons peur, si nous poussons le bouchon trop loin, d’être licenciés, mis sur liste noire, mis de côté ou affectés financièrement. Les risques sociaux sont également importants, le risque ultime étant la « mort sociale ».

Se démarquer comporte également des risques. Personne n’aime avoir l’air bête ou se sentir incompétent, et c’est pourtant exactement ce qui est en jeu lorsque nous nous lançons dans des projets ou des missions à forte visibilité qui dépassent nos compétences actuelles. Il en va de même lorsque nous demandons de l’aide, lorsque nous admettons nos erreurs ou montrons notre vulnérabilité. Nous pouvons avoir de nombreuses craintes, mais reconnaître sa peur ne signifie pas que tout acte courageux est impossible. Cela signifie simplement que le décor est planté.

2. Les actes du type « dire ses quatre vérités au patron » ne sont pas les seuls comportements communément considérés comme courageux.

Au-delà des comportements au travail qui impliquent d’affronter ou de défier nos supérieurs, mon collègue Evan Bruno et moi-même avons identifié 24 comportements considérés comme particulièrement courageux lorsque nous avons développé l’Indice des actes courageux au travail. Ces derniers comprennent la gestion de situations difficiles et désagréables avec des collègues, des subordonnés, des clients et divers partenaires externes. Il s’agit également des initiatives audacieuses que les gens prennent parfois, qu’il s’agisse d’accepter une nouvelle mission importante ou de s’écarter de manière innovante des pratiques habituelles.

Est-ce facile d’affronter un collègue qui a tenu des propos racistes ou sexistes ? Est-ce facile de bannir un client rentable parce qu’il a agi de manière abusive envers votre personnel ? Bien sûr que non, mais faire preuve de courage dans ces situations ou d’autres est très bénéfique pour le bien-être de l’individu, du groupe et de l’organisation.

3. Il est important d’agir sur le moment, mais la façon dont vous agissez avant et après l’est tout autant.

Nous savons tous que la façon dont vous réagissez « spontanément » est essentielle à la réussite d’un acte courageux. Mais après avoir examiné des milliers de situations, j’ai découvert que la tournure que prennent les actes courageux est en grande partie déterminée par ce qu'il se passe avant ou après l’instant fatidique.

J’ai également appris à quel point il était important d’assurer un suivi, en particulier lorsqu’une personne semble blessée, fâchée ou contrariée par quelque chose que vous avez fait. Vous pouvez ignorer les sentiments d’autrui, mais il y a de fortes chances qu’ils finissent par vous poser problème à un moment donné. Et si vous tenez à vos relations, le suivi est tout simplement indispensable. Ainsi, même si vous avez l’impression d’accomplir un nouvel acte courageux, cela vaut généralement la peine d’apaiser tout sentiment négatif potentiel.

4. Concentrez-vous sur les actes courageux que vous vous sentez prêt à réaliser actuellement.

Si vous demandez aux gens ce qu’ils pourraient faire de courageux au travail, il est probable qu’ils évoquent un enjeu majeur susceptible de compromettre leur place ou d’importantes relations. Mais cela serait regrettable pour deux raisons. Premièrement, lorsque les gens ne pensent qu’à la chose la plus risquée qu’ils pourraient faire, il est très peu probable qu’ils passent à l’acte. Deuxièmement, s’ils tentent leur chance avant d’avoir pu s’entraîner dans des situations moins difficiles, il y a de fortes chances que cela se passe mal. Et cela ne fera que confirmer la croyance selon laquelle il est insensé d’agir avec courage, et réduira, par conséquent, les chances d’une nouvelle tentative.

Il est beaucoup plus productif de procéder par étapes, en commençant par des actions plus faciles à gérer. Cela nous permet de garder le contrôle et de rester dans notre zone de confort, tout en essayant d’adopter de nouveaux comportements. Dans le meilleur des cas, nous réussissons et nous sommes fiers de nous. Dans le pire des cas, nous nous apercevons que nous avons survécu, même si cela nous a paru désagréable sur le moment.

C’est pourquoi j’encourage les gens à construire leur propre échelle du courage, et à y placer les actes courageux sur différents échelons selon leur niveau de difficulté. Il peut s’agir d’outrepasser ses fonctions, d’affronter son patron à propos d’une politique, ou même d’affronter ses collègues. Chacun de nous possède sa propre échelle du courage. Si vous souhaitez modifier votre comportement, la seule « mauvaise » échelle est celle sur laquelle vous n’êtes pas prêt à monter.

Le livre de Jim Detert : Choosing Courage: The Everyday Guide to Being Brave at Work

 

Sticky Menu
COLOR SKINS
COLOR SCHEMES