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FIPEC  

innover ... L'innovation, moteur de mobilisation dans l'entreprise ( Restitution du verbatim)

Paris, juillet 2017 - Lors de sa Table Ronde annuelle, la FIPEC a réuni 4 experts – une consultante, une industrielle, un designer et un architecte - pour aborder un sujet stratégique : l’innovation dans l’entreprise.
Elle est stratégique pour l’industrie, qui doit innover pour exister mais ne le peut qu’en mobilisant toutes les forces vives de l’entreprise et en attirant les talents.
La seule innovation technologique ne suffit pas à mobiliser. Pour évoluer avec son temps, l’entreprise doit se réinventer et innover à tous les niveaux.

Les débats ont donné quelques clés pour aider les industriels à exploiter leur capacité à mobiliser. Ils s’inscrivent dans le mouvement inédit de La Fabrique de l’Avenir, initié par les Fédérations industrielles françaises et auquel la FIPEC contribue. En déclinant les thèmes forts qui caractérisent l’industrie, dont récemment celui de l’innovation, l’enjeu collectif est de révéler l’attractivité de l’industrie.

« L’innovation est au cœur du débat public parce qu’elle répond aux grands défis de demain. C’est un sujet déterminant pour nos entreprises et l’avenir de la France, qui doit mobiliser tous les secteurs économiques et politiques. Il faut se mobiliser, mobiliser pour innover, innover plus en mobilisant tous ceux qui contribuent à tous les niveaux de la chaine de valeur de l’entreprise », Jacques Menicucci, Président de la FIPEC.

En quoi l’innovation est-elle moteur dans l’entreprise ? Quels sont ses domaines d’expression ? Quels sont les facteurs porteurs et fédérateurs ? Quels sont les enjeux ? D’un point de vue industriel, managérial, architectural, grands groupes et PME sont-ils logés à la même enseigne ?

François Pèlegrin, Architecte D.P.L.G. ; Urbaniste D.U.P ; Fondateur de l’agence architecture Pelegrin
Alice Bouis, Consultante Stratégie Digitale et Innovation
Amélie Vidal-Simi, Présidente de Henkel Technologies France et de Henkel France, Vice-Présidente de la FIPEC et Présidente de l’AFICAM.
Antoine Génin, Directeur design intérieur du Groupe Renault
Nicolas Angel, Journaliste et animateur de la table ronde

UniversityRH reprend ici le verbatim de cette événement pour les questionnements RH.

DOIT-ON INNOVER DANS LES RESSOURCES HUMAINES POUR MOBILISER, FIDELISER ET ATTIRER LES TALENTS ?

« Longtemps considéré comme low-tech, le bâtiment change petit à petit et va devenir un enjeu d’intelligence avec la smart city (mutualisation fonctionnelle, bâtiments connectés…). Ce challenge sociétal et technologique va attirer la jeune génération et modifié les comportements », François PELEGRIN.    

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« L’innovation permet d’accueillir des jeunes. L’automobile est une industrie qui n’attire plus, surtout dans la construction, y compris dans le domaine du design. En revanche, notre nouveau business model, basé sur le service (connectivité), séduit les jeunes talents. Mais ils restent volatiles et c’est à nous de nous adapter avec des structures adéquates et en évitant d’imposer des carrières en cheminée », Antoine GENIN.

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« HENKEL s’est posé la question de comment impliquer les jeunes générations ? On a remplacé la formation classique sur comment devenir manager par des séances de co-développement dans lesquelles les jeunes managers partagent leurs difficultés et chaque personne du groupe contribue à trouver une solution. C’est extrêmement fort et motivant, ça ne coûte rien sinon le temps mobilisé », Amélie VIDAL-SIMI.

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« Une grande partie de nos collaborateurs sont mobilisés car, dans une petite structure, ils sentent le vrai rôle qu’ils jouent dans le futur de l’entreprise. Quant à l’attractivité des talents, PME ou grands groupes n’intéressent plus. Ils vont tous vers les start ups. On a créé une équipe projet appelée start up interne, concept qui marche très bien en recrutement. On a parlé de révolutionner le monde de l’affichage dynamique et là on a reçu des candidatures de développeurs. Pour nous, la mobilisation a été celle de notre écosystème qui nous a permis d’être innovant et d’être vu autrement », Alice BOUIS.

DU GRAND GROUPE A LA PME, L’INNOVATION EST ELLE INCONTOURNABLE ?

« L’innovation fait partie de l’ADN de HENKEL. Notre vision à long terme est d’être leader par nos innovations, nos marques et nos technologies. Aujourd’hui, 35% de notre CA est réalisé par des nouveaux produits qui n’existaient pas il y a 3 ans. L’innovation contribue à notre développement. Ne pas innover condamne nos entreprises. HENKEL investi 2,5% du CA dans la R&D, soit près de 460 millions d’euros. Elle mobilise plus de 2 700 chercheurs et 6 500 experts techniques. L’enjeu est d’avoir des projets qui créent de la valeur à moyen terme », Amélie VIDAL-SIMI.

« Chez COTEP, une PME de 35 personnes, l’innovation est une question de survie. Sur un marché très concurrentiel (fabriquant de solutions d’affichage dynamique), si nous n’innovons pas, si nous ne proposons pas de nouvelles manières de servir nos clients, nous mourons », Alice BOUIS.

« Quelle que soit la taille de la société, rester en mouvement et innover sont les conditions de la survie. Dans une industrie aussi compétitive que l’automobile qui compte beaucoup de constructeurs, l’innovation apporte de la nouveauté, suscite des besoins et des envies chez les clients. C’est absolument vital pour survivre et continuer à croître », Antoine GENIN.

« L’innovation est le point de parcours obligé de tout architecte, elle apporte du bonheur de vivre et de travailler dans des lieux agréables. C’est un métier dans lequel il faut être en veille. La seule innovation qui vaille est l’innovation partagée », François PELEGRIN.

QUELS SONT LES CHAMPS D’APPLICATION DE L’INNOVATION ?

« L’innovation est multiforme, elle est dans les produits, dans les services, dans les process, dans la communication - en interne et vers les clients - et dans le management. Il est important d’innover pour faire corps avec les évolutions de la société et anticiper », Amélie VIDAL-SIMI.

« Aujourd’hui le champ d’innovation à exploser …/… Le techno-centre RENAULT de Guyancourt [créé en 1996 et rassemblant près de 10 000 salariés] est un bel exemple d’innovation organisationnelle. L’idée était de rassembler toutes les forces de création et de conception de l’automobile, et de repenser les flux et l’aménagement. Nous avons gagné du temps dans la communication, plus d’efficacité et, très important, nous avons surtout créé un esprit d’équipe. C’est le cas aussi avec nos équipementiers et fournisseurs qui sont de plus en plus associés et rapprochés des centres de conception. Il se créé ainsi un réseau agile et efficace », Antoine GENIN.

« Le principal moteur de l’innovation est le comportemental. Le BIM [Building Information Model] en est une parfaite illustration. Cette technologie de modélisation 3D n’est pas une innovation en soi [elle est utilisée depuis 30 ans dans d’autres secteurs]. Mais, en tant qu’outil de démocratisation de la compréhension de projet, elle améliore la communication. Aujourd’hui, la société du bâtiment est prête à intégrer cette technologie. Pour moi, le BIM est le Bouleversement Interprofessionnel Majeur. L’innovation vient de ce mode de travail collaboratif », François PELEGRIN.

« L’innovation découle aussi des changements de la société. Alors qu’initialement l’innovation partait du produit, elle est aujourd’hui de plus en plus conditionnée par les attentes du marché et se révèle sur le service et l’approche du client. Le business model de COTEP, dorénavant plus orientée sur les tendances de consommation, nous fait évoluer vers une économie de fonctionnalité et d’usage. Nous constatons que l’accès à la propriété n’est plus une priorité, tout se loue. Nous nous sommes donc transformés en fournisseur de services plutôt que de matériel », Alice BOUIS.

« Même conséquence chez RENAULT où l’on imagine des business models tout à fait différents avec plus de services que de produits automobiles. Notamment, nous investissons massivement dans tout ce qui est connectivité pour préparer la révolution de la voiture autonome », Antoine GENIN.


QUELLES SONT LES GARANTIES DE SUCCÈS D’UNE INNOVATION ?

« Dans une stratégie de développement la question est de savoir si la compétence est en interne ou dans une start-up ? De plus en plus, on développe des coopérations et c’est faisable par tout le monde.  A un horizon de 4 ans, HENKEL va investir 150 millions dans des start-up pour permettre au groupe d’étendre ses champs d’applications sur des produits et technologies limitrophes de ce que l’on fait aujourd’hui », Amélie VIDAL-SIMI. 

Mobiliser les compétences pour innover

« Quel que soit la taille de l’entreprise, on ne peut plus tout faire tout seul. La co-création permet de se positionner sur de nouveaux marchés. La transformation digitale de COTEP a été initiée par l’un de nos clients qui nous a sollicité pour l’accompagner dans sa nouvelle stratégie de gare digitale. Cela a nécessité de faire appel à des compétences nouvelles, de collaborer avec des acteurs externes. La mobilisation de notre écosystème nous a permis d’être innovant et d’être vu autrement qu’une PME de 60 ans du nord de la France », Alice BOUIS.

« L’échange avec les partenaires est essentiel. Par exemple, la communication entre le département Design de chez RENAULT et les laboratoires des fournisseurs peinture, pigments, industrie chimique est primordiale. L’une des choses les plus évidentes en terme d’aspect visuel et d’innovation, est la peinture que l’on va mettre sur la voiture. Avant d’identifier le modèle d’un véhicule, on voit d’abord sa couleur. L’impact d’une couleur et la notoriété qu’elle apporte sont absolument décisives », Antoine GENIN.

« Dans le bâtiment, grâce à la modélisation 3D partagé, de forts rapprochements s’opèrent entre concepteurs et industriels. Maintenant, on peut tout préfigurer. On travaille en circuit court et, grâce à cette technologie, on assiste à un phénomène nouveau qui va favoriser un dialogue. Ce support est révolutionnaire car la visualisation active et partagée qu’il offre facilite la compréhension du projet par toutes les parties prenantes et concrétise l’application des produits industriels », François PELEGRIN.

« La co-création donne le vertige car le secret industriel va probablement voler en éclat mais elle est incontournable. Dans l’automobile, la démocratisation d’outils 3D va permettre de personnaliser soi-même et chez soi sa voiture. Nous devons donc repenser le processus de création, de développement, de production et de vente. C’est une révolution absolue qui remet tout en cause. Le marché est prêt à accueillir plus d’innovations que l’on imagine et nous devons répondre à ses attentes », Antoine GENIN.

Etre à l’écoute du client

« Il faut être à l’affût pour identifier les besoins insatisfaits, qu’ils proviennent du client indirect et/ou du client final (le consommateur). Innover, c’est se préoccuper des besoins insatisfaits ou des difficultés. La problématique crée l’innovation. Elle doit être tout le temps et sur tous les sujets », Amélie VIDAL-SIMI.

« L’innovation ne peut venir que des attentes du client. Les innovations technologiques qui ne répondent pas à une demande sont caduques et contre productives. L’innovation chez RENAULT est multiforme. Il y a du bottom up (technologie), des études de marché et la veille sur d’autres domaines comme l’architecture, la mode. D’un point de vue purement esthétique, il y a dans le design des innovations et grandes tendances qui se dégagent. Mais là aussi il faut rencontrer son public, sinon, ça ne sert à rien », Antoine GENIN.

Partager des valeurs

« L’enjeu écologique est un vrai aiguillon et une opportunité d’innovation car il nous fait avancer vite mais le spectre est plus large. L’innovation ce n’est pas que le produit, c’est aussi la communication, savoir comment on agit pour faire évoluer les comportements des consommateurs pour réduire l’empreinte environnementale des produits dans leur fabrication mais aussi dans leur utilisation », Amélie VIDAL-SIMI.

« Aujourd’hui, les maîtres mots dans le bâtiment ce ne sont plus les performances énergétiques mais le confort, le bien être, la sécurité, l’environnement. Depuis 3 à 4 ans, le bâtiment découvre que si on veut poursuivre et atteindre des objectifs environnementaux, il faut les croiser avec la transition numérique. Ce sont les attentes perçues des personnes vis-à-vis de leur habitat ou de leur lieu de travail. Pour trouver les solutions, on en revient à ce cycle d’innovation qu’il faut créer dans l’entreprise », François PELEGRIN.

LE MANQUE DE MOBILISATION EST-IL UN FREIN À L’INNOVATION ?

« Une innovation de business model a un effet systémique. Beaucoup d’échecs sont dus à un manque de concertation entre les services. L’effort d’innovation est transversal et si on n’a pas tous les métiers concernés autour de la table, il y aura forcément des dysfonctionnements », Alice Bouis.

« La difficulté est de fédérer des équipes qui ont des contraintes contradictoires et d’avoir un management qui n’insuffle pas la peur de se tromper. Chez Renault, nous travaillons avec des équipes transverses - des collaborateurs sélectionnés pour leurs compétences qui travaillent de façon déconnectée - et avec un laboratoire collaboratif d’innovations, sorte de start-up à l’intérieur du groupe, pour confronter des idées contradictoires, parfois provocatrices », Antoine GENIN.

« Les choses sont en train d’être complètement bouleversées. Dans le secteur industriel, la protection des innovations devient plus difficile. L’industriel se dit que s’il donne tout, il meurt. Mais cela peut être aussi considéré comme un moteur de recherche d’innovation permanent et permettre d’être identifié comme le leader. Il faut mettre le doigt dans l’innovation et ne pas le lâcher », François PELEGRIN.

QUELLE EST LA FORCE IMPULSIVE DE L’EFFORT D’INNOVATION DANS L’ENTREPRISE ?

« Il faut un architecte de l’innovation dans chaque société. Autour de chaque projet, il faut un catalyseur, un chef d’orchestre qui garde l’esprit ouvert qui sait capter et solliciter l’intelligence et la compétence des autres. C’est un métier d’animateur », François PELEGRIN.  

« Le dirigeant a un rôle majeur, celui de ne pas tuer l’innovation quand elle en est à ses débuts. L’idéal est d’établir des process de validation à des instants clés où l’on se dit stop ou encore pour faire émerger des idées qui ont du sens ou stopper celles qui ne fonctionneront pas », Amélie VIDAL-SIMI.

« Le chemin de l’innovation doit être ascendant. Etre sur le terrain, au contact des clients limite les échecs car les besoins et les problématiques nous sont exprimés. L’enjeu pour les entreprises est aussi de ne pas tuer l’effort d’innovation mais de savoir tuer un projet quand il n’avance pas. Il faut rester réaliste », Alice BOUIS.

« Dans l’innovation, il y a une part de risque. La peur de l’échec ne doit pas empêcher d’avancer, parce qu’on devient des suiveurs et l’on finit par disparaître. Mais, il est parfois préférable d’être le 2e - le fast follower - pour améliorer, faire aboutir une innovation existante et être ainsi en parfaite adéquation avec les besoins du marché… Faut-il encore avoir les capacités de tenir la distance entre le lancement d’une innovation et son succès commercial… », Antoine GENIN.

« L’innovation est un formidable levier de mobilisation en entreprise car elle concerne tous les services. La réussite d’une innovation couronne le succès non pas d’une seule personne mais de toute l’entreprise. C’est donc aussi un réel levier de motivation et de fierté d’avoir contribuer à ces projets », Amélie VIDAL-SIMI.

 

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